Trois-Rivières

KKC 2022, en route vers les JO

Ce week-end, Trois-Rivières a accueilli la première étape du Karukéra Kayak Challenge. Cette course longue distance en mer de type « Downwind » est organisée par le Club Nautique de Basse-Terre (CNBT) en partenariat avec le Comité Régional Guadeloupe de Canoë-Kayak (CRGCK). Créée en 2010 le KKC a regroupé cette année 80 participants venus d’Espagne, du Portugal, d’Afrique du sud, des États-Unis, de Saint-Martin et de Guadeloupe.

L’étape de samedi, ralliant Bord de mer à l’Anse Dupuy, soit 8 km, a été remportée par Hector Henot avec un temps de 30’26 devant Nicolas Lambert (31’14).

Le dimanche, l’étape longue de 18 km Plage de Bananier- CNBT, Rivière-Sens, a été remportée par Nicolas Lambert. Au classement général final, c’est Hector Henot qui remporte l’édition 2022 du KKC.

Pour mémoire, le KKC est ouvert aux surfski, pirogues, stand up paddle et prone paddleboard et concerne tous les concurrents des catégories cadets à vétérans. Reconnue par la Fédération Française de Canoë-Kayak et des sports de pagaie (FFCK) le KKC est également sélectif pour les prochains championnats de France d’Ocean Racing.

Nicolas Lambert, confiant, quelques minutes avant le départ à Bord de Mer

Les classements

Hommes (Sv1)

1er Hector Henot (CKIR) : 1h49 mns 05 sec

2ème Nicolas Lambert (KCT de Camargue) : 1h49mn 52 s

3ème Quentin Bonnetin en 1h51mn 39s

Femmes (SS1DV2+)

1er Olaberri Amaia Osaba (Club Piraguismo Pamplona) 2h09mn 41s

2ème Sarah Guyot 2h28 mn, 06 s

3ème Lidwien Weitenberg en 2h28 mn 29 s

L’interview

Intriguée et attirée par la qualité de l’événement, la rédaction est allée à la rencontre du président du club organisateur Francis Romney. Échange avec un passionné.

Parlez-nous de la génèse du KKC

Francis Romney : Cette compétition a été créée par le CNBT il y a maintenant 13 ans de ça. Nous avions déjà quelques rencontres régionales de kayak, toujours au départ de Bord de mer. Nous avons décidé de créer le KKC mais surtout de structurer la rencontre en invitant des athlètes de niveau national et international. Et depuis 13 ans c’est un vrai succès ! Plus de 80 participants aujourd’hui, plus certaines années. Le KKC est aujourd’hui une compétition majeure de la région Guadeloupe qui regroupe les clubs locaux mais aussi des acteurs majeurs de scène kayak mondiale qui sont là aujourd’hui comme Oscar Chalupsky, 12 fois Champion du Monde (Afrique du Sud), Nicolas Lambert (France), Étienne Hubert (équipe de France olympique), l’équipe de France récemment médaillée olympique.

De plus, il faut savoir que le KKC précède ZE Race, une autre grosse compétition. Ça fait deux rendez-vous internationaux en moins de 10 jours en Guadeloupe. C’est attractif, c’est bon pour l’île, pour le tourisme, l’économie du sport et les sportifs. Ça permet aux jeunes et aux moins jeunes de se mesurer à de grands champions qui doivent enregistrer de bons résultats pour valider leur participation aux championnats de France d’Ocean Racing.

Oscar Chalupsky : Surf skieur sud-africain et 12 fois champion du monde de surf ski. Il pratique le surf ski depuis l’âge de 10 ans, gagne sa première course de surf ski en senior à 15 ans et la dernière course en Guadeloupe à 55 ans.

La discipline Kayak est-elle en bonne santé ?

Francis Romney : La kayak n’est pas une discipline très visible au niveau médiatique mais elle en revanche très pratiquée, bien intégrée dans les établissements scolaires. Il y a une douzaine de clubs référencés à la Fédération. Parallèlement, il y a Pôle espoir kayak au CREPS et tous les ans nous envoyons des jeunes et des très jeunes aux Championnats de France de course en ligne, de fond, de vitesse et d’océan racing. C’est un gros travail de préparation. On se bagarre chaque année pour avoir des financements mais nous avons la chance d’avoir une équipe formidable au comité régional de kayak de Guadeloupe. L’avenir du kayak en Guadeloupe se construit sans bruit. Notre ile est reconnue depuis plusieurs années au national dans le paralympique. D’ailleurs, nous avons actuellement deux personnes en situation de handicap, médaillées à Tokyo qui s’entraînent ici. La Guadeloupe devient donc centre d’entrainement en hiver pour les athlètes, valides et non valides. Ça a attiré l’attention de la Fédération car si les para-canoés arrivent à s’entrainent ici pourquoi pas les valides ? Notre projet est de valider la Guadeloupe comme lieu d’entrainement de la course en ligne pour les valides. Maxime Beaumont, médaillé d’argent à Rio et référence mondiale de la discipline est en Guadeloupe actuellement et je pense que nous avons un bel avenir comme centre d’entrainement régulier pour les jeux olympiques de paris 2024 et de Los Angeles 2028.

La crise sanitaire pose-t-elle problème quant à la pratique du vos activités ?

Francis Romney : Je ne vous cache pas que c’était compliqué au départ… Nous avons trois activités : la voile, le kayak et la plongée. Nous avons été contraints de mettre en place un protocole sur notre base nautique à Rivière sens avec circuits de circulation pour éviter le brassage, obligation de se laver les mains etc… Les vestiaires et les sanitaires sont fermés depuis 2 ans les gens arrivent en tenue et repartent en tenue. On s’est adapté ! C’est une activité de plein air ça a été relativement facile a gérer au club. La complexité augmente quand comme aujourd’hui nous avons une compétition. Elles sont soumises à autorisation et il nous faut appliquer le protocole sanitaire en vigueur : contrôle des pass sanitaires pour tous bénévoles compris, tests si non vaccination. Nous montrons notre sérieux pour rassurer les autorités. Les seuls problèmes qu’on rencontre c’est la complexité des demandes d’autorisation Préfecture & ARS.

Les compétiteurs du KKC, jeunes et moins jeunes, viennent d’ici et d’ailleurs…

Quels sont vos souhaits pour le futur ?

Francis Romney : En faire toujours plus ! Plus de rencontres, découvrir de nouveaux parcours pour de nouvelles compétitions… La forme de l’ile offre une multiplicité de parcours et de belles conditions de navigation, Marie Galante, Les Saintes etc… Régulièrement je réfléchi sur les évolutions possibles. Il faut les tester, voir la faisabilité et puis il faut de communes partenaires. Aujourd’hui par exemple nous avons plus de 80 compétiteurs, des accompagnateurs, des bateaux en mer. Ce sont des moyens et il faut des sponsors qui attendent un retour sur investissement. Le frein est donc économique. C’est difficile d’expliquer le retour sur une discipline qui n’est pas la plus connue, pas visible parce que tout se passe en mer… Le cyclisme et le foot sont plus vendeurs par exemple… Maintenant, le port de Bord de Mer est une enceinte magnifique pour voir les compétiteurs. On ne retrouve pas ça ailleurs et ça déclenche des adhésions. Trois-Rivières pourrait également accueillir un club, des rendez-vous de perfectionnement, des compétitions de haut niveau et devenir un spot…

Est-ce un sport ou il faut une préparation physique et mentale ?

Francis Romney : C’est un sport très accessible. J’ai moi-même commencé après 40 ans. On a un bénéfice santé impressionnant. Bien sûr il y a une technique à acquérir … Le plaisir lui vient après. C’est un beau sport de nature où l’on côtoie les dauphins, les tortues et les oiseaux ! Tous ceux qui sont intéressés peuvent venir nous rejoindre au CNBT. Nous sommes la seule structure kayak référencée à la Fédération Française de Kayak. On est ouvert à tous et on a une belle ambiance.

À plus de 70 ans, Félix Duflo, continue de pagayer…Et il adore ça !

Bulletin Municipal N°29