La médaille de la famille est une distinction honorifique décernée aux personnes qui élèvent ou qui ont élevé dignement de nombreux enfants, afin de rendre hommage à leurs mérites, et de leur témoigner la reconnaissance de la Nation. Elle symbolise la reconnaissance de notre pays envers les couples qui élèvent ou ont élevé de nombreux enfants. Le Maire de la ville de Trois-Rivières informe la population que les demandes sont réceptionnées au secrétariat de la mairie.
Les bénéficiaires
Peuvent obtenir cette distinction les mères ou les pères de famille élevant ou ayant élevé au moins quatre enfants français dont l’aîné a atteint l’âge de seize ans, qui, dans l’exercice de leur autorité parentale, ont manifesté une attention et un effort constant pour assumer leur rôle de parents dans les meilleures conditions morales et matérielles possibles.
Par dérogation aux dispositions relatives à la qualité du bénéficiaire ou au nombre d’enfants, cette distinction peut également être attribuée
- Aux personnes qui, au décès de leurs parents, élèvent ou ont élevé seuls pendant au moins deux ans leurs frères et sœurs
- Aux personnes élevant ou ayant élevé seuls pendant au moins deux ans un ou plusieurs enfants de leur famille devenus orphelins
- Aux veufs et veuves de guerre qui ayant au décès de leur conjoint trois enfants et dont l’aîné a atteint l’âge de seize ans les ont élevés seuls
- À toute personne ayant rendu des services exceptionnels dans le domaine de la famille
Les conditions d’attribution
La médaille de la famille peut faire l’objet d’une demande de l’intéressé ou d’une proposition émanant de l’une des personnes mentionnées par l’arrêté relatif à la médaille de la famille : le préfet, les parlementaires, le président du conseil départemental, le maire, le président de la caisse d’allocations familiales, le président de la caisse locale de mutualité sociale agricole, l’UDAF du département où réside la personne intéressée.
Les demandes ou propositions d’attribution de la médaille de la famille doivent être déposées contre récépissé, à la mairie du domicile du candidat. Elles sont établies sur un formulaire conforme au modèle homologué par la direction interministérielle pour la modernisation de l’action publique que vous pouvez télécharger ici.
La médaille peut être accordée à titre posthume si la proposition est faite dans les deux ans du décès de la mère ou du père.
Les personnes de nationalité étrangère, hors les ressortissants des États membres de l’Union européenne ou parties à l’accord sur l’Espace économique européen, ne peuvent bénéficier de la médaille française de la famille que si elles sont en situation régulière au regard de la législation sur le séjour ou si elles sont titulaires d’un récépissé de demande de renouvellement de titre de séjour.
Petit rappel historique
La Médaille de la Famille Française a été instituée par un décret du 20 mai 1920
En 1904, il existait une Union Fraternelle des Pères de Famille Méritant, avec une mention spéciale pour les mères de famille lors de la remise annuelle du prix de Haut Mérite Maternel.
En 1908 se crée la Ligue Populaire des Pères et Mères de Familles Nombreuses.
Le 16 juin 1918 eu lieu à Lyon la première Journée des Mères à l’initiative de Monsieur Auguste Isaac président de « La Plus Grande Famille ».
En 1919, il y eu une « journée des mères de famille nombreuse » et en 1920, après la création de la Médaille de la Famille Française, on célébra la Première Journée Nationale des Mères de Famille Nombreuse.
À la fin de la guerre de 1914-1918 il y avait déjà eu les mouvements de reconnaissance de la Nation envers les mères de famille qui avaient assumé leur rôle et celui de leurs époux pendant quatre ans et l’assumaient encore à la suite du décès du chef de famille au champ d’honneur.
Dans son argumentaire M. Breton, alors ministre de l’hygiène de l’assistance et de la prévoyance sociales, insistait sur la natalité, mais surtout sur la valeur humaine au sens moral : « nous insistons sur ce point que, pour mériter cette récompense, il ne suffit pas de mettre au monde des enfants, il faut encore savoir les élever et s’efforcer en toute occasion, par le conseil et par l’exemple, de leur inculquer une saine éducation morale. »…« Nous ne devons rien négliger de ce qui peut encourager les mères françaises à faire à la maternité la part qu’elle doit avoir dans l’idéal de ce qui fonde un foyer. Que la mère de famille soit honorée comme elle doit l’être, qu’elle se sente entourée du pieux respect et de la déférente sollicitude de ses concitoyens au lieu de se heurter à l’indifférence pour ne pas dire à la malignité publique ; que l’importance et la grandeur de son rôle social apparaisse aux yeux de tous »…. « La République doit témoigner d’une manière éclatante de sa gratitude et de son respect envers celles qui contribuent le plus largement à maintenir par leur descendance le génie et la civilisation, l’influence et le rayonnement de la France ».
Il fut donc institué un ordre de récompenses honorifiques pour les mères qui ont pris à cœur d’élever dignement de nombreux enfants. Ce témoignage d’estime publique sera remis aux mères de nationalité française qui « par leurs soins éclairés, leur activité laborieuse et leur dévouement auront fait un effort constant pour inspirer à leurs enfants, dans les meilleures conditions d’hygiène physique et morale, l’amour du travail et de la probité et le souci de leurs devoirs sociaux et patriotiques ».
Ce décret fut modifié en 1983 avec l’ouverture de la décoration :
– à la mère et à son conjoint lorsque l’époux et tous les enfants sont français,
– au parent français lorsque tous les enfants sont français mais l’un des conjoints étranger.
Elle devient Médaille Française de la Famille.
En 2004, nouveaux changements, elle devient la Médaille de la Famille ; mais c’est quand même une reconnaissance de la Nation, et ni les dossiers, ni les insignes ne changent.
En 2013, le décret du 28 mai a modifié les critères d’attribution de la Médaille de la Famille et a même modifié les insignes, supprimant les degrés de bronze, argent et or.
Désormais, « peuvent obtenir cette distinction les mères ou les pères de famille élevant ou ayant élevé au moins quatre enfants français dont l’aîné a atteint l’âge de 16 ans, qui, dans l’exercice de leur autorité parentale, ont manifesté une attention et un effort constant pour assumer le rôle de parents dans les meilleures conditions morales et matérielles possibles ».
Cependant dans les discours successifs des présidents de la République lors de la remise annuelle à l’Élysée, qu’il s’agisse de M. Sarkozy ou de M. Hollande, les grandes qualités de la famille nombreuse sont toujours les mêmes : la solidarité, l’ouverture à la vie, l’école de la vie, la transmission de la mémoire et la famille nombreuse restent l’atout qui permet à la France de préparer son avenir.