Kassav, le groupe de zouk par excellence, inventeur du genre, est une légende vivante. Toutes les influences musicales caribéennes s’y croisent et se mêlent au funk et au rock pour donner un cocktail détonnant. Cela faisait 30 ans que le groupe n’était pas venu à Basse-Terre. Et, cette fois, c’était pour faire plaisir aux mamans en ce dimanche de fête des Mères. Une belle initiative baptisée Bèl manman kréyòl, à mettre à l’actif d’Alex Lacroix et a remporté un succès fou.
Kassav, au grand complet pour un concert live
Autre cadeau, les mamans ont eu la possibilité, après le concert, de prendre des photos avec les membres du groupe et de les faire dédicacer. La veille, le public a également pu rencontrer les membres du groupe dès 17 heures, sur la place de Rivière-des-Pères.
Kassav… L’histoire d’une succès story
L’histoire de Kassav (la kassave est à l’origine une galette de manioc mélangée à de la noix de coco) commence en 1979 quand Pierre-Edouard Décimus, musicien dans un orchestre de danse depuis les années 1960 décide avec Freddy Marshall, autre musicien antillais, de renouveler et de moderniser la musique qu’ils ont toujours jouée. Très attaché à la musique populaire de carnaval, Décimus cherche à l’adapter aux techniques musicales modernes. Les deux hommes recrutent aussi Jacob Desvarieux, guitariste de studio confirmé et Georges Décimus (le frère du premier), bassiste, ainsi que d’autres musiciens de studio. Le groupe se forme au fur et à mesure.
Cette première mouture du groupe rentre en studio en novembre et, au début de l’année suivante, paraît le premier album de Kassav’, intitulé « Love and Ka Dance ». Un nouveau genre musical est né : le zouk. L’apparition de nouveaux sons, surtout au niveau des basses, claviers et cuivres donne à cette musique un air de modernité et surtout de fête, une musique vivante et dansante en somme. Kassav commence là à écrire l’histoire du zouk.
Le second album s’intitule « Lagué mwen » et sort aussi en 1980. Pour la première fois, on peut entendre Jocelyne Beroard dans les chœurs alors que Freddy Marshall assure toujours le chant. Y figure un de leur premier tube, « Soleil ». Le groupe Kassav commence alors à s’imposer dans l’esprit de toute une génération. Sur sa lancée, Kassav sort un troisième album en 1981 et accueille Jean-Philippe Marthély au chant ainsi que Jean-Claude Naimro aux claviers. En août, ce sont les débuts scéniques du groupe à travers les Antilles. Les moyens techniques sont importants. Le groupe est accompagné de deux danseuses Catherine Laupa et Marie-José Gibon aux chorégraphies structurées et qui à l’occasion, participent aux choeurs. Le succès est incontestable.
En 1982, après un quatrième album (sans titre), Kassav’ se « démembre » et permet à chacun de ses chanteurs de sortir des albums solo. Kassav est toujours là mais en accompagnement. C’est ainsi que Jacob Desvarieux sort l’album « Oh Madiana ». Suit celui de Georges Décimus « Avec Kassav et Cie » sur lequel un nouveau venu vient chanter : Patrick Saint-Eloi qui lui-même sort un peu plus tard » Misik ce lanmou « .
Le zouk explose
Ralph Thamar vient apporter sa contribution au cinquième album du groupe qui sort en 83, sur le titre « My doudou ». La machine est en route. Georges Décimus concocte un nouvel album solo « La Vie » à l’instar de Jacob Desvarieux avec « Banzawa » et Jean-Philippe Marthély avec « Ti coq ». Cela ne les empêche pas de travailler pour le collectif car en fin d’année sort « Passeport », un autre album de Kassav. Suit d’ailleurs en 84, le septième album de Kassav intitulé « Ayé » alors que Patrick Saint-Eloi enregistre, quant à lui, son deuxième disque « Zouké ». Le groupe entreprend une nouvelle tournée durant la période du carnaval (février-mars) en Guadeloupe et Martinique. Il la reprend en août et va même en Haïti. La même année, Kassav sort un autre album pour Noël, « Yélélé » sur lequel on trouve le titre « Zouk la sé sèl médikaman nou ni » (Le zouk est notre seul médicament). Grâce à ce tube, la notoriété du groupe explose et dépasse les frontières des Antilles…
Kassav débute l’année 85 en force. Jean-Philippe Marthely en profite pour sortir un deuxième album solo « Rété », alors que suit celui de Jean-Claude Naimro (claviers) qui vient d’enregistrer le sien, « An balatè ». Véritablement propulsée par « Zouk la sé sèl médikaman nou ni », toute l’équipe commence une tournée en Afrique. Première tournée hors des Antilles avec notamment la Côte d’Ivoire en mars, où le succès est énorme. D’autres pays africains sont visités et les musiciens et chanteurs du groupe semblent en quelque sorte retrouver leurs racines et les origines de leur musique.
Kassav se retrouve ensuite en France métropolitaine pour le premier d’une longue série de concerts au Zénith (grande salle de spectacle parisienne), qui est complet un mois avant la date du concert, le 22 juin 85 et ce sans aucune promotion. A partir du mois de juillet et jusqu’à la fin de l’année, les tournées continuent dans divers pays tels que l’Algérie, la Guyane, Saint-Martin, Sainte-Lucie, l’Angola devant 30.000 personnes à Luanda, le Portugal, le Niger, le Burkina Faso, le Togo, le Bénin, le Gabon, la Côte d’Ivoire et naturellement les Antilles. Et pour clore cette année exceptionnelle, les deux chanteurs Patrick Saint-Eloi et Jean-Philippe Marthély sortent « Bizness ».
On est loin des groupes antillais amateurs qui sévissaient avant l’arrivée de Kassav sur le marché. Début 86, ils fêtent leur premier Disque d’Or devant 40.000 personnes rassemblées en Guadeloupe. Du 1er au 4 mai, ils se produisent au Zénith, véritable consécration parisienne pour le groupe antillais. Seule ombre au tableau, le trompettiste André Laïdli décède d’une jaunisse aggravée durant une série de concerts au Gabon.
Le 21 juin, jour de la Fête de la Musique en France, est organisé pour la première fois un Carnaval antillais à travers Paris. A la fin du défilé, sur la pelouse de Reuilly, on retrouve le groupe déjà mythique devant 250.000 personnes. L’occasion de présenter « Gorée » (île au large du Sénégal où les esclaves africains destinés au continent américain étaient embarqués) un disque de Georges Décimus et Jacob Desvarieux créé sous l’inspiration de la visite de la Maison des Esclaves. De nouveaux, déplacements au Portugal, au Sénégal, au Zaïre… Puis, Jocelyne Beroard (qui depuis longtemps a quitté le rang des choeurs pour celui du devant de la scène) sort son premier album nommé « Siwo », qui deviendra premier Album d’Or féminin des Antilles.
1987 : « Vini pou »
Mais Kassav’ ne s’arrête pas là et, en 1987, les tournées continuent, leur permettant de se produire devant un public sans cesse nouveau comme en Suisse, au Brésil, au Mali ou en Belgique. Ils reviennent à Paris au Zénith pour leur rendez-vous devenu annuel avec le public parisien du 30 avril au 9 mai. En novembre, Kassav sort « Vini pou » chez CBS, multinationale du disque. L’album devient Disque d’or deux semaines après sa sortie. En ce qui concerne la sortie de leurs albums, ils évoluent maintenant dans la cour des grands. Ils sont d’ailleurs récompensés par une Victoire de la musique comme meilleur groupe, à Paris en 1988. La machine Kassav fait dorénavant zouker partout dans le monde, des Etats-Unis au Japon en passant l’Europe toute entière.
En 1989, Kassav obtient le Prix de la Francophonie au Québec. En juillet, il a le privilège d’être le premier groupe noir à se produire en Russie. Cadeau d’anniversaire pour les dix ans du groupe Kassav’ : disque de Platine pour « Majestik zouk ». Une fois de plus, du 14 au 24 décembre, il joue au Zénith à Paris. La décennie se termine en beauté et la suivante démarre sous les mêmes auspices. D’année en année, Kassav continue inlassablement ses tournées sur tous les continents… Et, en 1990, il est sacré Meilleur spectacle, au référendum africain de RFI.
Le contrat avec CBS stipulait qu’aucun album solo des membres du groupe ne devait paraître avant trois ans pour donner, en attendant, un peu de cohésion à la promotion. Donc, en 1991, Jocelyne Béroard sort un deuxième album solo « Milans » et Jean-Philippe Marthely fait de même avec « Black Jack » en collaboration avec Ronald Rubinel. Premier changement au sein du groupe, Georges Décimus, un des piliers du groupe, part et est remplacé par Frédéric Caracas.
Premiers pas au cinéma
Direction légèrement déviée en 1992, lorsque le groupe prend le chemin du cinéma. En effet, sous l’égide d’Euzhan Palcy, la réalisatrice de « Rue Case Nègre » (récompensé par le César français du meilleur premier film) ou encore d' »Une saison blanche et sèche », les membres de Kassav’ tiennent des rôles divers dans son dernier film « Siméon ». La chanson générique du film sera « Mew alé », interprétée bien entendue par Kassav et que l’on retrouve sur « Tékit Izi », leur nouvel album, composé de morceaux chaloupés, de cuivres énergiques ou encore de steel band. Sur cet album, le groupe a également associé un style nouveau : le zouk raggamuffin (mélange de reggae et du zouk) avec le titre « Lévé Tèt Ou ». Il est à noter que Kassav a décidé de traduire sur le livret tous les textes des chansons en français. Le crooner de la bande, Patrick Saint-Eloi enregistre, quant à lui, un album solo « Bizouk ».
Jean-Philippe Marthely signe un nouvel album solo « Si sé taw » en 1993 alors que Jean-Claude Naimro quitte, pour une période d’un an, le groupe (il va s’associer avec Peter Gabriel) et se voit remplacé par Thierry Vaton. Kassav continue les tournées et obtient le Trophée du meilleur groupe au West Indies Awards à New York ainsi que l’AfriCar Award à Abidjan.
1995 : « Difé »
L’activité du groupe se ralentit un peu malgré quelques tournées ici ou là (en France et à l’étranger). Certains critiques commencent à parler d’érosion du phénomène, du zouk passé de mode, etc. Pourtant, cela n’empêche pas la sortie de l’album de Patrick Saint-Eloi « Zoukamine » et la préparation d’un nouvel album de Kassav. Le 1er juillet 1995, sort « Difé » pour lequel Bruce Swedien et René Moore, (ingénieur du son et programmateur de Michael Jackson) remixent le simple « Difé soupapé ». Parmi les invités, on retrouve le percussionniste cubain Ray Baretto, le batteur Manu Katché et même Stevie Wonder à l’harmonica ! Pour les textes, on compte aussi Patrick Chamoiseau, Prix Goncourt 1992 (prix littéraire français) pour « Pa ni pwoblèm ». En octobre, Kassav reprend les routes pour une tournée qui le mène évidemment au Zénith en mars 1996 à Paris et qui continue en France métropolitaine, en Europe et aux Antilles et même au Canada pour les Francofolies de Montréal. En avril, « Difé » est Disque d’Or. En octobre, sort un album live « Kassav’ Cho ». L’année se termine avec la sortie de l’album « Marthéloy » de Marthély et Saint-Eloi !
En mai, Jocelyne Beroard et Jacob Desvarieux sont nommés « Officiers du Mérite » au Sénégal par le Président Abdou Diouf.
L’année 1997 voit la sortie d’un nouvel enregistrement de Jean-Claude Naimro avec « Digital Dread ». Kassav est élu Meilleur groupe aux Afric Awards à Libreville. La valse des albums solos continue avec la sortie l’année suivante, de « O peyi » de Jean-Philippe Marthély et « Lovtans' » de Patrick Saint-Eloi. D’aucuns pensent d’ailleurs que cette omniprésence discographique (plus de trente albums en tout) permet à Kassav de se maintenir en haut de l’affiche, le public n’ayant pas le temps d’oublier le groupe entre deux tubes.
Très appréciés en Amérique Latine, les titres de Kassav sont souvent adaptés voir plagiés en espagnol. Pour contrecarrer ce phénomène, le groupe décide de sortir un album dans la langue de Cervantes. En octobre 1997, il part enregistrer à Cuba et travaille avec les meilleurs ingénieurs du son du fameux studio Egrem. Les titres sont ensuite mixés à Miami dans les studios Crescent Moon de Gloria Estefan. « Un toque latino » sort en novembre 1998 chez Sony. Savant dosage de zouk et de salsa, cet opus reprend des standards qui ont jalonné la carrière de Kassav. Deux titres restent en créole comme « Zouk la sé sel medikaman nou ni » alors que d’autres sont adaptés comme « Siwo » par exemple, qui devient « Molo, malisimo ». Le célèbre parolier Etienne Roda-Gil, d’origine espagnole, est venu prêter main forte pour la réécriture des textes. Cette nouvelle « lecture » du zouk constitue sans doute une étape dans son histoire : rapprochement commercial d’abord mais en fin de compte culturel entre les Antilles et l’Amérique latine.
Déjà vingt ans
Jean-Claude Naimro sort à son tour un album solo au début de l’année 1999. En fait, on célèbre cette année-là les 20 ans d’existence de Kassav. Une compilation « Best of 20e anniversaire » voit le jour avec en plus, trois inédits. Les 12 et 13 juin, le groupe remplit la grande salle parisienne de Paris-Bercy soit 32.000 spectateurs en tout. Après la métropole, Kassav célèbre son anniversaire le 10 juillet en Guadeloupe et le 17 en Martinique. Après deux dates aux Etats-Unis (New York et Boston), il revient en France pour une tournée. En décembre, c’est au tour de Jacob Desvarieux de montrer ses talents en solo sur un album intitulé « Euphrazine Blues ».
Après cette année chargée, pas question pour le groupe de se laisser aller au farniente. Le nouvel album est en préparation dès le mois de décembre. En juin 2000, sort « Nou la » (« Nou la, nou byen la » : nous sommes là, bien là), soit 15 titres enregistrés à Toulouse et mixés à Paris mais dont la préparation a été faite aux Antilles (en Martinique), lieu d’inspiration de chacun des membres du groupe.
A l’automne, le groupe fait la tournée des îles pour une tournée ensoleillée : Mayotte, Seychelles, Comores, Dominique, Curacao. Le groupe reçoit un Music Award à la Martinique pour son concert anniversaire et Patrick le prix de la Sacem du Meilleur artiste de la Guadeloupe. Kassav’ continue les concerts jusqu’au début 2002 et prend une année sabbatique bien méritée. Patrick quitte le groupe.
En 2003, Jocelyne sort son album « Madousinay » et Jacob contribue au succès de « Dis l’heure 2 Zouk », le projet mené par le rappeur Passi. Kassav reprend la route, Belgique, France, Italie, Suisse, Caraïbes.
2004 : grand retour de Kassav avec son quatorzième album studio d’originaux, « K’Toz ». Sa popularité est intacte : le groupe triomphe devant 60.000 spectateurs à l’occasion de la 20e édition du festival de Baïa das Gatas, sur l’île de Sao Vicente, au Cap Vert.
En février 2005, Kassav’ donne trois concerts à guichets fermés au Zénith de Paris. L’un d’entre eux est filmé et permet au groupe de sortir quelques mois plus tard le DVD de concert « Carnaval Tour ». En avril 2006, c’est le best of « Le meilleur de Kassav' » qui est distribué en métropole et aux Antilles. Jusqu’à la fin de l’année, les cinq membres de la formation continuent à se produire dans des petits festivals aux côtés d’artistes comme Jimmy Cliff. En septembre, le chanteur Jean-Philippe Marthély sort un album solo : « Koule Ianmou ».
2007 : « All You Need is Zouk »
Il faut attendre l’hiver 2007 pour entendre de nouvelles chansons du groupe. En référence au titre des Beatles « All you need is love », le groupe appelle son nouvel opus « All U need is zouk », pour bien affirmer que ce style n’est pas dépassé malgré ce que certains pourraient penser. Avec ses quatorze titres, il évoque la fête, la détente, le bien-être (« Zouk Party », « Bodé Apiyé », « Pli Bel Flè ») mais aussi l’histoire des Antilles avec « Doubout Pikan » ou « Fo pa fann ». Le tout en créole.
Kassav’ fête ses trente ans de carrière en 2009 avec une série impressionnante de concerts. En Côte d’Ivoire, à Abidjan, puis en France, où le groupe remplit quatre Zénith à Paris avant d’enflammer le Stade de France, le 16 mai, avec de très nombreux invités (Fally Ipupa, Jocelyne Labylle, Tanya Saint-Val…) et devant 65.000 personnes.
Cette nuit du zouk anniversaire est immortalisée sur CD et DVD (« Live au Stade de France ») et accompagnée de la sortie d’un triple album-compilation (« Saga ») couvrant la carrière de Kassav et vendu au prix d’un CD. Kassav’ part ensuite souffler ses bougies en public en province, puis en Guadeloupe, en Martinique, en Algérie, aux Etats-Unis, à Haïti et, en décembre, à Dakar, au Sénégal. Rien ne semble pouvoir arrêter les célèbres « zoukeurs »…Mais en 2010, alors qu’ils s’apprêtent à prendre l’avion pour cinq concerts au Etats-Unis, deux des dix-huit membres du groupe se voient refuser leurs visas. La tournée est annulée.
Les membres du groupe sont très affectés par la mort de leur ancien collègue et néanmoins ami Patrick Saint-Eloi, qui s’éteint à Pointe-à-Pitre le 18 septembre 2010.
Kassav’ poursuit sa tournée à partir de juillet 2011. Le groupe se produit alors à Tours puis à Montréal, Boston, Haïti et au Bénin en août.
2013 : « Sonjé »
Le seizième album de Kassav’ paraît en mai 2013. Avec « Sonjé », les cinq musiciens historiques du groupe rendent hommage à leur « frère » disparu, Patrick Saint-Eloi. A la mélancolie se mêlent toujours les rythmiques dansantes qui ont fait le succès de Kassav’, et des textes en créole qui chantent l’identité antillaise.
2013, c’est également l’année où pour la première fois, le groupe s’est produit à l’Olympia, les 8 et 15 décembre pour clôturer leur Mawonaj’tour sur le territoire métropolitain.
La sixième édition du Grand Méchant Zouk s’est déroulée le 4 octobre 2014 au Zénith de Paris.
Le 11 février 2016, l’ancien percussionniste du groupe, César Durcin décède à l’âge de 58 ans des suites d’une longue maladie.
Les 27, 28 et 29 mai 2016, Kassav’ s’est produit pour la dernière fois dans sa salle fétiche, le Zénith de Paris avant une nouvelle tournée mondiale « Chiré Douvan Tour ».
Source RFI Musique