Début avril, le gouvernement a lancé cette nouvelle feuille de route pour les territoires ultramarins. Les 17 objectifs de développement durable de la COP21 y sont déclinés en 5 objectifs spécifiques.
Des aides pour les projets
À travers le fonds exceptionnel d’investissement, 110 millions d’euros seront consacrés à la « Trajectoire Outre-mer 5.0 ». Près de 70 % des projets remontés des territoires s’inscrivent actuellement dans cette dynamique. Le ministère des Outre-mer se fixe comme objectif d’atteindre 100 % de projet labellisés 5.0 d’ici 2020.
Les projets d’entreprise visant à atteindre l’un des 5 objectifs de développement durable pourront également être accompagnés grâce à une subvention de 200 000 euros maximum. Les projets portés par des PME innovantes, «visant à industrialiser ou déployer les résultats d’un projet de recherche et développement permettant d’atteindre au moins un des objectifs de la trajectoire OM 5.0», seront quant à eux accompagnés avec des aides allant de 30 000 euros à 100 000 euros.
Le ministère des Outre-mer entend également renforcer son soutien aux associations qui s’inscrivent dans la trajectoire « zéro exclusion ». Aujourd’hui de 2,65 millions d’euros, «le soutien aux associations sera porté, dès 2020, à 3 millions d’euros».
Le ministère soutient aussi le développement des instituts de microfinance. Grâce au redéploiement de dépenses fiscales liées à la mise en œuvre de la réforme des aides économiques, il sera en mesure de conventionner une aide de 1,8 millions d’euros pour l’ADIE (Association pour le droit à l’initiative économique, NDLR) et 150 000 euros pour France Active. «L’ADIE vise ainsi la formation de 900 nouveaux porteurs de projet, l’augmentation du nombre d’entreprises financées de 7 300 à 12 250 par an et l’augmentation de 30% de l’encours de microcrédit qui passerait de 63 millions d’euros à 82 millions d’euros».
LES 5 OBJECTIFS
Zéro carbone
Il s’agit de «mobiliser les territoires dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre et ainsi contribuer à l’atténuation du changement climatique». Cela passe notamment par intégrer davantage d’énergies renouvelables et réduire la dépendance des outre-mer aux ressources fossiles. Le champ des transports est particulièrement concerné : le développement de la mobilité électrique peut contribuer à réduire l’empreinte carbone.
Zéro déchet
Il s’agit de promouvoir la réduction des déchets à la source et le réemploi, la gestion durable de la ressource en eau avec le plan Eau DOM, la réduction des consommations énergétiques et une urbanisation du territoire respectueuse de l’environnement. En complément, «les Outre-mer doivent être des lieux privilégiés pour le développement des filières REP (responsabilité élargie des producteurs)», précise le ministère.
Zéro polluant agricole
«Dans des territoires de petite taille, l’accumulation de polluants chimiques et substances toxiques aggrave les effets sur les populations et les écosystèmes du fait de leur concentration», note le ministère. Le développement d’alternatives aux modèles agricoles classiques devrait garantir des productions de qualité et réduire les conséquences sur la santé des habitants.
Zéro exclusion
Cet objectif doit s’appuyer sur une politique de l’habitat davantage axée sur l’accès au logement des plus fragiles. Cela passe aussi par une éducation de qualité pour les jeunes et de nouvelles opportunités d’emploi pour la population ultramarine. Concernant la population âgée, les territoires devront adapter le logement et les services pour mieux répondre à ses besoins.
Zéro vulnérabilité
Ce cinquième objectif vise à réduire la vulnérabilité des territoires ultramarins aux aléas auxquels ils peuvent être confrontés. Pour protéger les populations et les territoires, il s’agira de mieux prendre en compte les risques cycloniques et sismiques dans le bâti, mieux intégrer le changement climatique dans les politiques d’aménagement du littoral ou encore mieux protéger les écosystèmes qui peuvent jouer le rôle de barrière naturelle.