Trois-Rivières

Culture… Valoriser notre patrimoine

Premier adjoint en charge de la culture, du patrimoine, des archives et de la bibliothèque, Jocelyne Mocka, est retraitée de l’Éducation nationale.

Femme forte à la silhouette élancée, elle à a son actif une cinquantaine d’années d’engagement associatif et travaille à la création de la “meilleure version de Trois-Rivières” via notre culture et notre patrimoine.

Rencontre avec une femme engagée.

Parlez-nous de votre engagement associatif.
Ma vie associative remonte à très loin. Ma première licence à la JTR remonte à 1975. Cela fait plud de quarante cinq ans d’investissement associatif exclusivement à Trois-Rivières, car je suis amoureuse de ma commune. J’ai donc été membre de l’association puis secrétaire générale pendant 12 ans et enfin présidente pendant 5 ans. J’ai arrêté en 2002. En 2003 j’ai basculé à la ligue de handball. Je suis devenue secrétaire générale adjointe 2003-2004 et présidente de la Ligue de Handball de la Guadeloupe de 2004 à 2012, soit deux mandatures.
À ce stade, j’ai dit ça y est j’ai donné, j’arrête ! Je croyais en avoir terminé… Et là, le président de le Fédération Française de Handball, Joël Delplanque m’a demandé si je voulais venir sur sa liste pour donner un coup de main sur l’Outre-mer. J’ai réfléchi et puis finalement j’ai accepté. C’était une autre aventure. Ça m’a beaucoup apporté. J’ai vu le hand-ball sous un angle qu’on n’imagine même pas… Donc je m’investis à partir de 2012 et j’ai arrêté en novembre 2020. Entre temps, j’ai pris d’autres engagements – politiques notamment – des engagements que je n’aurais pas pris si j’étais encore investie dans le handball… La Fédération, c’était un gros morceau. Mais mon engagement en politique à Trois-Rivières c’est également costaud. Il faut être disponible pour travailler au mieux.

Parlons maintenant culture et notamment de votre projet culturel
On connait Trois-Rivières pour sa culture. C’est une ville qui bouge, qui organise sur le plan culturel. Bien évidemment, avec la COVID nous sommes en berne actuellement. Mais nous avons réfléchi sur la culture à Trois-Rivières. La vie culturelle est riche mais elle est centrée sur le bourg. Les manifestations se tiennent généralement à la salle Bloncourt Francillette où au Théâtre de verdure. Mais dans nos quartiers, je pense que nous avons encore une faiblesse à ce niveau-là. Il existe des associations, cependant certains quartiers n’en ont pas. Je prends l’exemple de mon quartier : Grand’Anse. Depuis que Madras n’existe plus, nous n’avons plus rien sur le plan culturel et c’est dommage. L’équipe a donc décidé qu’il fallait ramener la culture au sein de les quartiers, là où les gens ne sortent pas pour venir vers elle au bourg.

N’était-ce-ce pas le cas, avant, avec les fêtes de sections ?
Les fêtes de quartiers étaient généralement animées par les sections, par les associations des sections et donc par la population. D’ailleurs, il y avait des listes qui circulaient. Chaque habitant donnait quelque chose, quelques francs à l’époque. On avait le soutien logistique de la ville. Mais tout était organisé par les gens du quartier avec les associations de quartier. Et ça s’est perdu… Aujourd’hui, on a tendance à faire un peu comme partout ailleurs ; des manifestations, des plateaux qui ne collent pas à la population. On apporte des choses qu’on peut voir partout ailleurs ! C’est vrai que ça draine du monde mais on entend ça partout ! Je suis convaincue que notre culture doit être remise au centre de nos vies. Sans faire un retour en arrière, il faut faire vivre notre culture, la sauvegarder tout en en faisant un outil de développement et de fidélisation. Trois-Rivières était à l’origine une commune agricole. Aujourd’hui, dans beaucoup de quartiers, les cités et les maisons ont poussé à la place des bananiers. Paradoxalement, on assiste d’une part, à une réduction récurrente du nombre d’habitants et d’autre part, nous avons toute une partie de notre population qui habite Trois-Rivières mais n’y vit pas… Cette culture que nous amènerons dans les quartiers est un moyen d’accueillir et de fidéliser cette population. Le projet culturel de Trois-Rivières pour la mandature 2020-2026 part donc d’un constat. Nous allons proposer un projet culturel mais ça ne sera pas un projet que nous aurons « pondu » et qui n’intéresse pas la population. Il faut qu’elle y adhère. Donc ce projet est « co-construit ». J’ai mis en amont un plan et rencontré les administratifs. Les experts c’est eux. Ensuite, j’ai rencontré la commission Culture composée d’élus et d’administrés qui ne sont pas impliqués au sein de la municipalité, qui apportent leurs idées et c’est pour cela que j’aime ce terme co-construit.

On assiste également à un vieillissement de la population. Est-ce un frein pour la culture ?
C’est possible. Il y a cet exode de nos jeunes qui partent travailler en métropole ou sur d’autres communes. C’est un frein oui mais c’est justement contre cela qu’il faut lutter. Par ailleurs, il y a ce devoir de transmission qu’ont nos ainés aussi. Sauvegarder, promouvoir notre culture passe également par la création de liens intergénérationnels.

Enfin, nous avons décidé de mettre en exergue l’appellation « Trois-Rivières est une terre amérindienne ». Nous allons proposer de faire vivre ce pan de notre culture avec les écoles, les associations et la population. Je n’en dirai pas plus mais nous travaillons pour vous.

Bulletin Municipal N°29