Nous connaissons tous de nombreux cas de joueurs compulsifs, incapables de se détacher de leur jeu, au point d’abandonner toute vie sociale et de mettre en danger leur santé. Depuis juin dernier, l’addiction aux jeux vidéos est formellement reconnue comme une maladie – à l’instar des addictions aux drogues, aux jeux d’argent et à l’alcool – par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Définition
L’addiction aux jeux vidéos fait parti des addictions comportementales. Le « trouble du jeu vidéo » est » un comportement lié à la pratique des jeux vidéos ou des jeux numériques, qui se caractérise par une perte de contrôle sur le jeu, une priorité accrue accordée au jeu, au point que celui-ci prenne le pas sur d’autres centres d’intérêt et activités quotidiennes, et par la poursuite ou la pratique croissante du jeu en dépit de répercussions dommageables « .
Pour qu’un diagnostic soit établi, ce comportement extrême doit avoir des conséquences sur les «activités personnelles, familiales, sociales, éducatives, professionnelles», et «en principe, se manifester clairement sur une période d’au moins 12 mois». La personne joue tellement que d’autres centres d’intérêt et activités sont délaissés, y compris le sommeil et les repas».
Une nouvelle contestée
Pour l’heure, l’OMS est la seule institution à reconnaître l’addiction aux jeux vidéo comme une maladie. Cette nouvelle classification ne fait d’ailleurs pas l’unanimité. Certains spécialistes estiment que le jeu vidéo n’entraîne pas d’addictions mais que certains joueurs souffrent des pathologies préexistantes qui peuvent les pousser à s’enfermer dans le jeu. D’autres pensent que cette reconnaissance par l’OMS permettra d’assurer la prise en charge des soins dans certains pays.
Les signes d’une addiction aux jeux vidéos
Problèmes scolaires, abandon du sport et de la vie familiale sont autant de symptômes caractéristiques d’un joueur pathologique aux jeux vidéos.
Certains signes doivent vous mettre en alerte : un enfant enfermé dans sa chambre, accroché à son ordinateur, les yeux rivés sur son écran, hermétique à toutes remarques ou demandes tant son attention est retenue par son jeu vidéo et par les autres jeunes qui «en ligne» évoluent dans le même monde virtuel que lui.
Une étude menée à Singapour, auprès de 3034 enfants d’école élémentaire et secondaire, a montré que 83 % d’entre eux jouaient occasionnellement (la moyenne est de 19 heures par semaine) tandis que 9,9 % étaient considérés comme des joueurs pathologiques avec une moyenne de 31 heures hebdomadaires. Des joueurs pathologiques qui l’étaient toujours deux ans plus tard alors que seulement 1% de ceux qui ne l’étaient pas le sont devenus.
Ce sont les conséquences qu’il faut regarder: : un enfant qui décroche de la vie familiale ou scolaire, qui ne veut plus se lever le matin, qui abandonne ses activités sportives.
Si un lien entre TDAH (trouble déficit de l’attention/hyperactivité) et Internet a été repéré depuis plusieurs années, y compris chez les enfants, la seule étude portant sur les jeux vidéo ne permet pas de dire si c’est le fait de jouer aux jeux vidéo qui aggrave l’inattention et le TDAH ou si les adolescents TDAH sont enclins à jouer plus.
Conseils pour les parents
Surveillez leurs enfants, assurez-vous qu’ils ne se couchent pas après 22 heures en semaine, qu’ils ne jouent alors qu’ils doivent travailler.
Mais aussi prenez garde à ne pas oublier que dans des conditions normales, les jeux vidéo enseignent aussi l’apprentissage par la réussite, encouragent à la persévérance, apprennent à être actifs, à maîtriser ses capacités. Autant d’arguments que beaucoup de jeunes pourront exploiter.
Enfin, contrairement aux idées reçues, jouer à des jeux vidéo le soir (avec une heure limite) n’empêcherait pas toujours les jeunes de s’endormir rapidement selon une étude en Australie.
*Source OMS